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    [title] => Un post de sinistre mémoire
    [content] => "Mme Aubry et le PS, c’est le retour aux années 80, [b]de sinistre mémoire[/b]."
[i]Dominiqué Paillé, porte-parole adjoint de l’UMP.[/i]

"Les propos de M. Montebourg révèlent une inquiétante conception de la démocratie, avec un retour à une culture d'Etat [b]de sinistre mémoire.[/b]"
[i]Nonce Paolini, PDG de TF1[/i]

"Nous avons [b]de sinistre mémoire[/b] les déportations pendant la Seconde Guerre mondiale, alors recommencer cela, ce serait la fin de l’Europe."
[i]Viviane Reding - Commissaire européenne chargée de la Justice et des Droits des citoyens[/i]


[b]Sinistre[/b] [i]Adj.[/i] Qui est méchant ,funeste, pernicieux.
[b]Mémoire[/b] [i]Nom Commun[/i] Action de se souvenir.

[b]Cliché[/b] [i]Nom Commun[/i] Lieu commun, expression rebattue…

…et je dirai, expression qui au final ne veut plus rien dire.
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by seb - 2010-10-07 03:34
"Mme Aubry et le PS, c’est le retour aux années 80, de sinistre mémoire."
Dominiqué Paillé, porte-parole adjoint de l’UMP.

"Les propos de M. Montebourg révèlent une inquiétante conception de la démocratie, avec un retour à une culture d'Etat de sinistre mémoire."
Nonce Paolini, PDG de TF1

"Nous avons de sinistre mémoire les déportations pendant la Seconde Guerre mondiale, alors recommencer cela, ce serait la fin de l’Europe."
Viviane Reding - Commissaire européenne chargée de la Justice et des Droits des citoyens


Sinistre Adj. Qui est méchant ,funeste, pernicieux.
Mémoire Nom Commun Action de se souvenir.

Cliché Nom Commun Lieu commun, expression rebattue…

…et je dirai, expression qui au final ne veut plus rien dire.
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    [title] => L'europe ne va pas bien - Lettre ouverte de Guy Verhofstadt à Herman Van Rompuy
    [content] => [i]Guy Verhofstadt, Président du groupe ADLE au Parlement européen et membre du Comité Notre Europe, adresse une lettre ouverte au Président du Conseil, M. Herman Van Rompuy, en amont du Sommet européen du 11 février prochain.[/i]


Monsieur le Président, Cher Herman, 

A votre initiative, les chefs d'Etat et de gouvernement tiennent un sommet informel le 11 février sur ce que l'on pourrait appeler, en résumant, "l'état de l'Union". Je pense qu'il s'agit d'une bonne initiative qui ne vient pas trop tôt. Car entretemps le nouveau Traité de Lisbonne est déjà entré en vigueur depuis plus de deux mois.  
Le moins que l'on puisse dire est que l'Union ne va pas bien. Coups manqués et revers s'accumulent. Pensons seulement au résultat dramatique de Copenhague où un accord a été conclu sans l'Union européenne, au manque de coordination dans l'aide apportée à Haïti, ou à la spirale descendante dans laquelle l'Eurozone est entrée suite aux difficultés rencontrées par la Grèce. Il est aussi significatif que le Président américain Obama ne juge pas utile d'assister au Sommet UE-US à Madrid.

Nous savons tous les deux que ces revers ne sont pas accidentels. Il suffit de prendre une fois l'avion pour Pékin ou Shanghai pour être convaincu qu'il y a plus en jeu et qu'un nouveau monde multipolaire est en train de naître, dans lequel le pouvoir et l'influence des pays européens sont en déclin. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la crise financière de septembre 2008, un nouvel ordre mondial est né, qui est impitoyable pour les illusions nationales (dépassées) de la plupart des Etats membres européens. La croissance dans l'Eurozone attendue pour 2010 s'élève à 0,9% du PIB seulement, alors que celle de la Chine s'élève à 10%, celle de l'Inde à 7%, celle du Brésil à 4,8% et celle des Etats-Unis à 4,4%. Finalement, en 2050, le G7 ne sera plus composé des Etats Unis, de la France, du Royaume Uni, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et du Canada, mais bien des Etats-Unis, de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de la Russie, du Mexique et de  l'Indonésie.    

La stratégie que l'Europe a développée en 2000 a à tout le moins déçu les attentes. La dénommée Stratégie de Lisbonne devait transformer l'économie de l'Union en "l'économie de la connaissance la plus compétitive de la planète". Cet objectif s'est à peine réalisé. Pour donner un seul exemple, nous n'avons nullement rattrapé notre retard en matière de R&D. L'UE reste bloquée à un insignifiant 1,77% là où le Japon investit 3,39% de son PIB et les Etats-Unis, 2,66%. La raison de cet échec est aussi facile à découvrir. Depuis des années déjà, les experts martèlent que la méthode utilisée dans la Stratégie de Lisbonne est beaucoup trop peu contraignante. A partir de la méthode ouverte de coordination, il est à peine possible d'exercer une pression sur les Etats membres. Elle réduit le rôle de l'Union d'un moteur de l'économie à celui d'un bureau d'études qui compare les résultats des économies nationales des Etats membres pour, sur la base de ces résultats, formuler des recommandations non contraignantes. Un rôle que l'OCDE remplit déjà aujourd'hui. Mais plus important encore, la Stratégie de Lisbonne continue à s'inspirer des stratégies économiques nationales. Ce sont les Etats membres nationaux qui pilotent, et pas les institutions européennes. En d'autres termes, l'économie européenne n'est pas considérée comme un ensemble qui a à surmonter de graves handicaps en comparaison avec les économies de, grosso modo, la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, mais comme une collection d'administrations nationales bien distinctes les unes des autres, qui doivent mettre, chacune pour elle-même, leurs affaires en ordre, et en outre doivent décider comment elles procèdent concrètement. Dans l'économie globale mondialisée d'aujourd'hui, c'est un point de départ vraiment absurde et intenable. Même la simple coordination des stratégies économiques nationales serait déjà un pas (bien qu'insuffisant) dans la bonne direction. Quelques exemples pour lesquels une coordination au moins serait nécessaire: le nettoyage des banques pour permettre à nouveau le déblocage de crédit, ou la mise en oeuvre des réformes nécessaires dans le marché du travail ou dans le système des pensions. Bref, seule une gouvernance socio-économique à part entière pour l'Union peut renverser la vapeur et remettre l'économie européenne sur le chemin de la compétitivité et de la croissance.

Naturellement ceci vaut encore davantage pour la zone euro, dont les pays membres sont inextricablement liés par une monnaie commune. Les développements autour de la Grèce, la menace de contamination d'autres pays de la zone euro et l'affaiblissement de la monnaie elle-même qui leur est associé sont un bon exemple. Au lieu d'immédiatement former un front uni avec la Grèce, et donc avec l'euro, les dirigeants européens ont envoyé des signaux indiquant que c'était une question à régler par la Grèce, et que les Grecs eux-mêmes devaient prendre les mesures nécessaires. Que des remèdes radicaux soient nécessaires en Grèce, nul ne le niera. Mais qu'ils ne soient pas appliqués par la BCE ou la Commission européenne et qu'ils ne soient pas couplés à un moyen de contribuer à recouvrir la dette elle-même (par exemple par l'émission d'euro-obligations), cela signifie qu'on livre la Grèce aux marchés internationaux de capitaux, en termes d'autres, aux spéculateurs et aux investisseurs. Sans se rendre vraiment compte que ceci menace également d'autres pays et, enfin, que l'euro lui-même risque d'être sapé. Il est vrai que les "spreads" (la différence entre le taux d'intérêt sur les obligations d'État d'un pays comparé à l'Allemagne) sont inévitables. Plus encore, ils représentent un encouragement pour les pays qui ne prendraient pas les mesures nécessaires. Ils les obligent à se réformer. Mais les "spreads" en augmentation peuvent également mener une existence propre. En bref, ils peuvent devenir le but des spéculateurs et des investisseurs à la recherche de profits faciles. Dans une telle situation, les différentiels de taux d'intérêt entre les pays de la zone monétaire unique menacent de saper la monnaie commune elle-même.

Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'Haïti, de la Grèce ou de l'issue dramatique de Copenhague, la raison de l'échec est toujours la même: c'est parce que les Etats membres continuent à garder les rênes, et parce que l'Europe n'a ni le pouvoir ni les outils nécessaires pour envisager une approche univoque, et encore moins de l'imposer. La tragédie qui a touché Haïti a donné lieu à des réponses très généreuses de la part des Etats. C'est une bonne chose, mais un "UE-Fast", une force d'intervention humanitaire européenne commune aurait agi de façon beaucoup plus rapide et plus efficace. L'idée d'une coordination européenne des forces de protection civile dans les États membres n'est pas nouvelle. Elle a d'abord été suggérée lors du "Sommet des Pralines". En avril 2003, Jacques Chirac, Gerhard Schröder, Jean-Claude Juncker et moi-même avons proposé de mettre en place un EU-Fast (European Union First Aid and Support Team). En 2006, la proposition a été reprise et davantage élaborée par Michel Barnier dans un rapport commandé par la Commission européenne. Mais en 2003 comme en 2006, il y avait des États membres qui ne voulaient pas d'un "EU-Fast" ou d'un «Europe Aid», comme cela a été appelé dans rapport Barnier. Officiellement, parce qu'ils étaient opposés à l'utilisation de ressources militaires à des fins civiles. En réalité, parce qu'en gardant cette aide dans leurs propres mains, ils caressaient l'illusion qu'ils conservent influence et prestige dans les pays touchés et dans les institutions internationales spécialisées.

Copenhague aussi aurait peut-être connu une autre issue si l'Europe avait été représentée par une seule personne, au lieu de huit (les Danois qui organisaient le sommet; un représentant de la Commission européenne; Frederik Reinfeldt, qui représentait la Présidence suédoise; José Luis Zapatero, qui représentait la future Présidence espagnole; Catherine Ashton; Gordon Brown; Nicolas Sarkozy, et Angela Merkel). L'Organisation Mondiale du Commerce est un bon exemple de comment cela peut et devrait se passer. L'Europe se fait entendre au sein de l'OMC parce qu'elle y est représentée par un seul porte- parole, une seule personne qui peut prendre des décisions au nom des 27 Etats membres. Il faut que ceci devienne le modus operandi dans les négociations sur le climat, comme du reste dans tous les forums internationaux (par exemple, le Fonds Monétaire International). Cependant, il faut que l'Europe commence à se montrer réaliste et cesse de prendre ses désirs pour des réalités. Dans le nouveau monde multipolaire, l'Europe n'est plus en mesure d'imposer ses propres volontés aux autres, même pas aux côtés des États Unis. L'Ouest ne représente plus l'autocratie sur cette planète. Pour mettre un frein au réchauffement climatique, un accord trilatéral à tout le moins, entre l'Union européenne, les États Unis et la Chine, sera nécessaire. C'est une bien meilleure approche que de chercher un consensus entre les 192 membres des Nations Unies, comme l'échec de Copenhague l'a malheureusement prouvé.

En bref, Monsieur le Président, si les chefs d'Etat et de gouvernement veulent vraiment analyser les raisons des récents échecs de l'Union européenne, ils doivent, le 11 février, tirer une conclusion logique: l'Europe a besoin de plus d'unité et surtout de beaucoup plus d'intégration, sinon l'Union cessera de jouer un rôle sur l'échiquier mondial. Se référer au Traité de Lisbonne en espérant que le vent tourne est insuffisant. Bien au contraire. Les événements des derniers mois et des dernières semaines l'ont montré. Ce que le Traité de Lisbonne assurera cependant, c'est que le pouvoir du Parlement européen comme émanation de la volonté des citoyens augmentera sensiblement. Le Parlement va faire usage de ce nouveau pouvoir. Ceci d'autant plus si, après le 11 février, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ne semblent pas en état ou pas capables de tirer les conclusions qui s'imposent. Mais naturellement, j'espère profondément, tout comme vous, qu'il en sera autrement.

Cordialement,
Guy Verhofstadt 
Président du groupe ADLE - Parlement européen      

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by seb - 2010-02-05 11:22
Guy Verhofstadt, Président du groupe ADLE au Parlement européen et membre du Comité Notre Europe, adresse une lettre ouverte au Président du Conseil, M. Herman Van Rompuy, en amont du Sommet européen du 11 février prochain.


Monsieur le Président, Cher Herman,

A votre initiative, les chefs d'Etat et de gouvernement tiennent un sommet informel le 11 février sur ce que l'on pourrait appeler, en résumant, "l'état de l'Union". Je pense qu'il s'agit d'une bonne initiative qui ne vient pas trop tôt. Car entretemps le nouveau Traité de Lisbonne est déjà entré en vigueur depuis plus de deux mois.
Le moins que l'on puisse dire est que l'Union ne va pas bien. Coups manqués et revers s'accumulent. Pensons seulement au résultat dramatique de Copenhague où un accord a été conclu sans l'Union européenne, au manque de coordination dans l'aide apportée à Haïti, ou à la spirale descendante dans laquelle l'Eurozone est entrée suite aux difficultés rencontrées par la Grèce. Il est aussi significatif que le Président américain Obama ne juge pas utile d'assister au Sommet UE-US à Madrid.

Nous savons tous les deux que ces revers ne sont pas accidentels. Il suffit de prendre une fois l'avion pour Pékin ou Shanghai pour être convaincu qu'il y a plus en jeu et qu'un nouveau monde multipolaire est en train de naître, dans lequel le pouvoir et l'influence des pays européens sont en déclin. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la crise financière de septembre 2008, un nouvel ordre mondial est né, qui est impitoyable pour les illusions nationales (dépassées) de la plupart des Etats membres européens. La croissance dans l'Eurozone attendue pour 2010 s'élève à 0,9% du PIB seulement, alors que celle de la Chine s'élève à 10%, celle de l'Inde à 7%, celle du Brésil à 4,8% et celle des Etats-Unis à 4,4%. Finalement, en 2050, le G7 ne sera plus composé des Etats Unis, de la France, du Royaume Uni, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et du Canada, mais bien des Etats-Unis, de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de la Russie, du Mexique et de l'Indonésie.

La stratégie que l'Europe a développée en 2000 a à tout le moins déçu les attentes. La dénommée Stratégie de Lisbonne devait transformer l'économie de l'Union en "l'économie de la connaissance la plus compétitive de la planète". Cet objectif s'est à peine réalisé. Pour donner un seul exemple, nous n'avons nullement rattrapé notre retard en matière de R&D. L'UE reste bloquée à un insignifiant 1,77% là où le Japon investit 3,39% de son PIB et les Etats-Unis, 2,66%. La raison de cet échec est aussi facile à découvrir. Depuis des années déjà, les experts martèlent que la méthode utilisée dans la Stratégie de Lisbonne est beaucoup trop peu contraignante. A partir de la méthode ouverte de coordination, il est à peine possible d'exercer une pression sur les Etats membres. Elle réduit le rôle de l'Union d'un moteur de l'économie à celui d'un bureau d'études qui compare les résultats des économies nationales des Etats membres pour, sur la base de ces résultats, formuler des recommandations non contraignantes. Un rôle que l'OCDE remplit déjà aujourd'hui. Mais plus important encore, la Stratégie de Lisbonne continue à s'inspirer des stratégies économiques nationales. Ce sont les Etats membres nationaux qui pilotent, et pas les institutions européennes. En d'autres termes, l'économie européenne n'est pas considérée comme un ensemble qui a à surmonter de graves handicaps en comparaison avec les économies de, grosso modo, la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, mais comme une collection d'administrations nationales bien distinctes les unes des autres, qui doivent mettre, chacune pour elle-même, leurs affaires en ordre, et en outre doivent décider comment elles procèdent concrètement. Dans l'économie globale mondialisée d'aujourd'hui, c'est un point de départ vraiment absurde et intenable. Même la simple coordination des stratégies économiques nationales serait déjà un pas (bien qu'insuffisant) dans la bonne direction. Quelques exemples pour lesquels une coordination au moins serait nécessaire: le nettoyage des banques pour permettre à nouveau le déblocage de crédit, ou la mise en oeuvre des réformes nécessaires dans le marché du travail ou dans le système des pensions. Bref, seule une gouvernance socio-économique à part entière pour l'Union peut renverser la vapeur et remettre l'économie européenne sur le chemin de la compétitivité et de la croissance.

Naturellement ceci vaut encore davantage pour la zone euro, dont les pays membres sont inextricablement liés par une monnaie commune. Les développements autour de la Grèce, la menace de contamination d'autres pays de la zone euro et l'affaiblissement de la monnaie elle-même qui leur est associé sont un bon exemple. Au lieu d'immédiatement former un front uni avec la Grèce, et donc avec l'euro, les dirigeants européens ont envoyé des signaux indiquant que c'était une question à régler par la Grèce, et que les Grecs eux-mêmes devaient prendre les mesures nécessaires. Que des remèdes radicaux soient nécessaires en Grèce, nul ne le niera. Mais qu'ils ne soient pas appliqués par la BCE ou la Commission européenne et qu'ils ne soient pas couplés à un moyen de contribuer à recouvrir la dette elle-même (par exemple par l'émission d'euro-obligations), cela signifie qu'on livre la Grèce aux marchés internationaux de capitaux, en termes d'autres, aux spéculateurs et aux investisseurs. Sans se rendre vraiment compte que ceci menace également d'autres pays et, enfin, que l'euro lui-même risque d'être sapé. Il est vrai que les "spreads" (la différence entre le taux d'intérêt sur les obligations d'État d'un pays comparé à l'Allemagne) sont inévitables. Plus encore, ils représentent un encouragement pour les pays qui ne prendraient pas les mesures nécessaires. Ils les obligent à se réformer. Mais les "spreads" en augmentation peuvent également mener une existence propre. En bref, ils peuvent devenir le but des spéculateurs et des investisseurs à la recherche de profits faciles. Dans une telle situation, les différentiels de taux d'intérêt entre les pays de la zone monétaire unique menacent de saper la monnaie commune elle-même.

Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'Haïti, de la Grèce ou de l'issue dramatique de Copenhague, la raison de l'échec est toujours la même: c'est parce que les Etats membres continuent à garder les rênes, et parce que l'Europe n'a ni le pouvoir ni les outils nécessaires pour envisager une approche univoque, et encore moins de l'imposer. La tragédie qui a touché Haïti a donné lieu à des réponses très généreuses de la part des Etats. C'est une bonne chose, mais un "UE-Fast", une force d'intervention humanitaire européenne commune aurait agi de façon beaucoup plus rapide et plus efficace. L'idée d'une coordination européenne des forces de protection civile dans les États membres n'est pas nouvelle. Elle a d'abord été suggérée lors du "Sommet des Pralines". En avril 2003, Jacques Chirac, Gerhard Schröder, Jean-Claude Juncker et moi-même avons proposé de mettre en place un EU-Fast (European Union First Aid and Support Team). En 2006, la proposition a été reprise et davantage élaborée par Michel Barnier dans un rapport commandé par la Commission européenne. Mais en 2003 comme en 2006, il y avait des États membres qui ne voulaient pas d'un "EU-Fast" ou d'un «Europe Aid», comme cela a été appelé dans rapport Barnier. Officiellement, parce qu'ils étaient opposés à l'utilisation de ressources militaires à des fins civiles. En réalité, parce qu'en gardant cette aide dans leurs propres mains, ils caressaient l'illusion qu'ils conservent influence et prestige dans les pays touchés et dans les institutions internationales spécialisées.

Copenhague aussi aurait peut-être connu une autre issue si l'Europe avait été représentée par une seule personne, au lieu de huit (les Danois qui organisaient le sommet; un représentant de la Commission européenne; Frederik Reinfeldt, qui représentait la Présidence suédoise; José Luis Zapatero, qui représentait la future Présidence espagnole; Catherine Ashton; Gordon Brown; Nicolas Sarkozy, et Angela Merkel). L'Organisation Mondiale du Commerce est un bon exemple de comment cela peut et devrait se passer. L'Europe se fait entendre au sein de l'OMC parce qu'elle y est représentée par un seul porte- parole, une seule personne qui peut prendre des décisions au nom des 27 Etats membres. Il faut que ceci devienne le modus operandi dans les négociations sur le climat, comme du reste dans tous les forums internationaux (par exemple, le Fonds Monétaire International). Cependant, il faut que l'Europe commence à se montrer réaliste et cesse de prendre ses désirs pour des réalités. Dans le nouveau monde multipolaire, l'Europe n'est plus en mesure d'imposer ses propres volontés aux autres, même pas aux côtés des États Unis. L'Ouest ne représente plus l'autocratie sur cette planète. Pour mettre un frein au réchauffement climatique, un accord trilatéral à tout le moins, entre l'Union européenne, les États Unis et la Chine, sera nécessaire. C'est une bien meilleure approche que de chercher un consensus entre les 192 membres des Nations Unies, comme l'échec de Copenhague l'a malheureusement prouvé.

En bref, Monsieur le Président, si les chefs d'Etat et de gouvernement veulent vraiment analyser les raisons des récents échecs de l'Union européenne, ils doivent, le 11 février, tirer une conclusion logique: l'Europe a besoin de plus d'unité et surtout de beaucoup plus d'intégration, sinon l'Union cessera de jouer un rôle sur l'échiquier mondial. Se référer au Traité de Lisbonne en espérant que le vent tourne est insuffisant. Bien au contraire. Les événements des derniers mois et des dernières semaines l'ont montré. Ce que le Traité de Lisbonne assurera cependant, c'est que le pouvoir du Parlement européen comme émanation de la volonté des citoyens augmentera sensiblement. Le Parlement va faire usage de ce nouveau pouvoir. Ceci d'autant plus si, après le 11 février, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ne semblent pas en état ou pas capables de tirer les conclusions qui s'imposent. Mais naturellement, j'espère profondément, tout comme vous, qu'il en sera autrement.

Cordialement,
Guy Verhofstadt
Président du groupe ADLE - Parlement européen

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    [title] => La nouvelle campagne anti-drogues fait pschitt
    [content] => Afin d'apporter toujours plus de bonheur dans nos vies minables, et dans un nouveau mouvement vers une société hygiéniste à l'envie, le gouvernement, à travers l'INPES à commencé hier une nouvelle campagne anti-drogues en sortant ce spot dont je vous laisse goûter les grandes envolées lyriques:

[i]Edition 4 Janvier 2010[/i]
La video a été retirée


Suite à l'apparition fortuite de Thierry Ardisson dans cette pub, elle a été retirée du site de l'INPES devant la colère légitime du susdit qui ne pensait pas être utilisé à ce point comme contre-exemple.

J'aimerais revenir l'espace d'un instant sur cet amalgame systématique qui est fait entre toutes les drogues, et qui confine à les traiter toutes de la même manière, et ainsi rappeler que sous un oeil scientifique, cette argumentation ne tient pas.

Le cannabis, ce n'est ni la même dépendance, ni le même danger que l'héroïne, l'alcool ou l'ecstasy. Il existe une échelle, des différences.

Le cannabis est une drogue douce, qui n'entraîne une dépendance que limité, et dont les effets négatifs sur la santé sont anodins [[url=#851_1]1[/url]].
En outre, les bénéfices du cannabis sont reconnus (hors consommation mélangée au tabac) sur le traitement du glaucome, il combat l'apparition de certains cancers [[url=#851_2]2[/url]],  certaines de ses molécules peuvent amenuiser les symptômes de schizophrénie, et son utilisation sur les malades traités par chimiothérapie est largement positive.

La vieille logique consistant à tout mettre dans le même panier à la vie rude, et alors qu'aux Etats-Unis ont songe à dépénaliser, en France, la logique demeure "toujours plus d'interdits".

Enfin, la "logique de passerelle", selon laquelle l'usage du cannabis favoriserait le passage aux drogues dures, elle ne tient pas non plus [[url=#851_3]3[/url]]: c'est uniquement parce que les dealers ont un business "diversifié" que ce passage peut se produire.

[[anchor=851_1]1[/anchor]] [url=http://www.sciencedaily.com/releases/2006/05/060526083353.htm]Study Finds No Link Between Marijuana Use And Lung Cancer". Science Daily.[/url]
[[anchor=851_2]2[/anchor]] [url=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19638490]A population-based case-control study of marijuana use and head and neck squamous cell carcinoma.[/url]
[[anchor=851_3]3[/anchor]] [url=http://www.rand.org/news/press.02/gateway.html]"RAND study casts doubt on claims that marijuana acts as "gateway" to the use of cocaine and heroin". RAND Corporation[/url]
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by seb - 2009-10-06 12:38
Afin d'apporter toujours plus de bonheur dans nos vies minables, et dans un nouveau mouvement vers une société hygiéniste à l'envie, le gouvernement, à travers l'INPES à commencé hier une nouvelle campagne anti-drogues en sortant ce spot dont je vous laisse goûter les grandes envolées lyriques:

Edition 4 Janvier 2010
La video a été retirée


Suite à l'apparition fortuite de Thierry Ardisson dans cette pub, elle a été retirée du site de l'INPES devant la colère légitime du susdit qui ne pensait pas être utilisé à ce point comme contre-exemple.

J'aimerais revenir l'espace d'un instant sur cet amalgame systématique qui est fait entre toutes les drogues, et qui confine à les traiter toutes de la même manière, et ainsi rappeler que sous un oeil scientifique, cette argumentation ne tient pas.

Le cannabis, ce n'est ni la même dépendance, ni le même danger que l'héroïne, l'alcool ou l'ecstasy. Il existe une échelle, des différences.

Le cannabis est une drogue douce, qui n'entraîne une dépendance que limité, et dont les effets négatifs sur la santé sont anodins [1].
En outre, les bénéfices du cannabis sont reconnus (hors consommation mélangée au tabac) sur le traitement du glaucome, il combat l'apparition de certains cancers [2], certaines de ses molécules peuvent amenuiser les symptômes de schizophrénie, et son utilisation sur les malades traités par chimiothérapie est largement positive.

La vieille logique consistant à tout mettre dans le même panier à la vie rude, et alors qu'aux Etats-Unis ont songe à dépénaliser, en France, la logique demeure "toujours plus d'interdits".

Enfin, la "logique de passerelle", selon laquelle l'usage du cannabis favoriserait le passage aux drogues dures, elle ne tient pas non plus [3]: c'est uniquement parce que les dealers ont un business "diversifié" que ce passage peut se produire.

[1] Study Finds No Link Between Marijuana Use And Lung Cancer". Science Daily.
[2] A population-based case-control study of marijuana use and head and neck squamous cell carcinoma.
[3] "RAND study casts doubt on claims that marijuana acts as "gateway" to the use of cocaine and heroin". RAND Corporation
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    [title] => Le racisme donne des ailes ?
    [content] => L'envie de rédiger un billet sur nos journalistes français remonte à plusieurs années, mais le sujet étant trop vaste et leur incompétence absolument abyssale, je m'étais jusqu'alors abstenu.

C'est devenu comme un jeu, maîtrisant deux sujets principaux, le droit et les technologies de l'information, j'accours dés qu'un article aborde ces domaines pour y constater au mieux l'inculture, au pire l'incompétence totale du (journaliste) rédacteur. Dans tous les cas le sujet est abordé de manière partiale, et sans aucun recul, et c'est pourquoi ces délicates tranches de (droit||IT) savamment tartinées d'erreurs factuelles sont devenues ma petite douceur quotidienne.

Aujourd'hui l'occasion est trop belle, et les gros titre de mes trois quotidiens préférés [[url=#736_1]1[/url]] feignant à l'unisson la surprise que la compagnie aérienne Yemenia soit absente de la nouvelle liste noire de la commission européenne m'ont légèrement fait tiquer (pour être franc j'en ai fait tomber ma clope). Quoi qu'il en soit je me suis dit "c'est le moment, profitons-en".

Yemenia, donc, a eu le malheur de perdre un avion récemment, et par la même occasion les 153 personnes à bord, vous en avez sans doute entendu parlé dans la presse, mais moins qu'un autre crash, survenu un mois plus tôt, un airbus d'air france, le brésil, 240 personnes, je vous passe les détails.

On pourrait comparer les gros titres, le nombre d'articles et la durée des reportages au 20 heure, le nombre de passagers n'excuse pas, à la base, la différence de couverture de l'événement. Mais passons, ce n'est pas le sujet.

Alors comme ça, Yemenia, est une compagnie poubelle ? Clarifions dés le départ, la compagnie n'est pas née de la dernière pluie, 1961, ça remonte à la télé en noir et blanc, et niveau actionnariat, c'est une joint-venture entre le gouvernement du Yémen, et celui de l'Arabie Saoudite (avec 49% des parts). Un point commun avec Air France, donc, elles ont toutes deux une part de leur capital détenu par le secteur public, on pourrait se dire que dans ces conditions elles sont moins obsédées par l'argent et que leur flotte est bien entretenue.

Bon, il faut admettre que Yemenia n'est pas non plus la plus sécurisée des compagnies, elle a certaines lacunes qui lui ont valus des remontrances de la commission européenne, mais il n'en demeure pas moins que si elle est autorisée à desservir l'Europe, elle satisfait logiquement aux règles de sécurité qui y sont en vigueur.

Et donc, finalement, en nombre de morts, ça nous donne quoi ?

Et bien Yemenia, avec un seul accident et 153 morts dans toute son histoire, n'est pas si mal placée que cela. Alors je serai gentil je comparerai avec Air France sur les seules 20 dernières années: 380 morts et une liste d'accidents longue comme un discours de Lénine. Sur toute son histoire, Air France pointe deuxième sur la liste des compagnies les plus meurtrières derrière Aeroflot.

Mais bon, comme son nom l'indique, Air France est une compagnie française, donc civilisée. Yemenia, ça sonne un peu plus Afrique, un peu plus étranger.

Or, étranger = pauvreté. Et pauvreté = mauvais entretien des avions.

Ce n'est pas du racisme mais on y est presque, ça fleure bon le vieux cliché colonialiste, de l'occidental qui se croit au dessus de la mêlée, car il y a quelques décennies de cela, ses armées occupaient la moitié du monde. Deux poids, deux mesures, donc, et ça ne choque personne ?


[[anchor=736_1]1[/anchor]] [url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090714.OBS4136/nouvelle_liste_noire_europeenne_des_compagnies_aerienne.html]Nouvel Obs[/url] / [url=http://www.liberation.fr/monde/0101579698-yemenia-echappe-a-la-liste-noire]Libération[/url] / [url=http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/07/14/la-compagnie-aerienne-yemenia-ne-figurera-pas-sur-la-liste-noire-de-l-ue_1218783_3224.html]Le Monde[/url]
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by seb - 2009-07-16 17:03
L'envie de rédiger un billet sur nos journalistes français remonte à plusieurs années, mais le sujet étant trop vaste et leur incompétence absolument abyssale, je m'étais jusqu'alors abstenu.

C'est devenu comme un jeu, maîtrisant deux sujets principaux, le droit et les technologies de l'information, j'accours dés qu'un article aborde ces domaines pour y constater au mieux l'inculture, au pire l'incompétence totale du (journaliste) rédacteur. Dans tous les cas le sujet est abordé de manière partiale, et sans aucun recul, et c'est pourquoi ces délicates tranches de (droit||IT) savamment tartinées d'erreurs factuelles sont devenues ma petite douceur quotidienne.

Aujourd'hui l'occasion est trop belle, et les gros titre de mes trois quotidiens préférés [1] feignant à l'unisson la surprise que la compagnie aérienne Yemenia soit absente de la nouvelle liste noire de la commission européenne m'ont légèrement fait tiquer (pour être franc j'en ai fait tomber ma clope). Quoi qu'il en soit je me suis dit "c'est le moment, profitons-en".

Yemenia, donc, a eu le malheur de perdre un avion récemment, et par la même occasion les 153 personnes à bord, vous en avez sans doute entendu parlé dans la presse, mais moins qu'un autre crash, survenu un mois plus tôt, un airbus d'air france, le brésil, 240 personnes, je vous passe les détails.

On pourrait comparer les gros titres, le nombre d'articles et la durée des reportages au 20 heure, le nombre de passagers n'excuse pas, à la base, la différence de couverture de l'événement. Mais passons, ce n'est pas le sujet.

Alors comme ça, Yemenia, est une compagnie poubelle ? Clarifions dés le départ, la compagnie n'est pas née de la dernière pluie, 1961, ça remonte à la télé en noir et blanc, et niveau actionnariat, c'est une joint-venture entre le gouvernement du Yémen, et celui de l'Arabie Saoudite (avec 49% des parts). Un point commun avec Air France, donc, elles ont toutes deux une part de leur capital détenu par le secteur public, on pourrait se dire que dans ces conditions elles sont moins obsédées par l'argent et que leur flotte est bien entretenue.

Bon, il faut admettre que Yemenia n'est pas non plus la plus sécurisée des compagnies, elle a certaines lacunes qui lui ont valus des remontrances de la commission européenne, mais il n'en demeure pas moins que si elle est autorisée à desservir l'Europe, elle satisfait logiquement aux règles de sécurité qui y sont en vigueur.

Et donc, finalement, en nombre de morts, ça nous donne quoi ?

Et bien Yemenia, avec un seul accident et 153 morts dans toute son histoire, n'est pas si mal placée que cela. Alors je serai gentil je comparerai avec Air France sur les seules 20 dernières années: 380 morts et une liste d'accidents longue comme un discours de Lénine. Sur toute son histoire, Air France pointe deuxième sur la liste des compagnies les plus meurtrières derrière Aeroflot.

Mais bon, comme son nom l'indique, Air France est une compagnie française, donc civilisée. Yemenia, ça sonne un peu plus Afrique, un peu plus étranger.

Or, étranger = pauvreté. Et pauvreté = mauvais entretien des avions.

Ce n'est pas du racisme mais on y est presque, ça fleure bon le vieux cliché colonialiste, de l'occidental qui se croit au dessus de la mêlée, car il y a quelques décennies de cela, ses armées occupaient la moitié du monde. Deux poids, deux mesures, donc, et ça ne choque personne ?


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    [content] => Le marketing politique est décidément une discipline qui ne connaît pas la crise, et doit, comme toute mécanique bien huilée, réserver son lot de rebondissements. Ainsi la franchise gouvernementale Fillon® a été dévoilée il y à dix jours dans sa toute nouvelle mouture, grillant de peu la politesse à Harry Potter.

Comme d'habitude certains héros disparaissent, pas forcément ceux qu'on aurait voulu voir [[url=#189-1]1[/url]] disparaître au demeurant, laissant la place à de nouveaux personnages tous plus inattendus les uns que les autres, venant pimenter l'intrigue.

Trêve de plaisanterie, la nomination de Pierre Lellouche au poste de Secrétaire d'Etat aux affaires Européennes à suscité quelques remous d'ordre communautaires.

À cette occasion, ce qui a fait la hune[[url=#189-2]2[/url]] des journaux [[url=#189-3]3[/url]] [[url=#189-4]4[/url]] [[url=#189-5]5[/url]] ce fut l'inquiétude quasi psychotique que la doctrine française de refus de l'adhésion Turque soit mise à mal par cette nomination. 

Car Pierre Lellouche, 58 ans, ancien étudiant à Harvard, grand réformateur, opposé au PACS et à l'ISF, mais partisan de la guerre en Irak et de l'énergie nucléaire, est reconnu pour être systématiquement à contre-courant de l'opinion. Ainsi, alors que la population française est largement hostile à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne [[url=#189-6]6[/url]], Pierre Lellouche a naturellement jugé nécessaire d'y être favorable [[url=#189-7]7[/url]].

Mais avant de continuer sur les desiderata français, regardons de plus près comment se déroule un élargissement.

L'adhésion de nouveaux états membres ne se fait pas en remplissant un simple formulaire, c'est un processus lourd qui implique la rédaction d'un traité d'adhésion, négocié au sein du Conseil et soumis pour avis au parlement européen. Comme tout traité il doit ensuite être ratifié par chaque état membre.

Afin d'alléger cette procédure, il est courant de rédiger un seul et unique traité d'adhésion pour plusieurs états à la fois. Ainsi, historiquement, la Grèce est le seul état à être entré seul au sein de l'union, c'était en 1981.

Il y a donc une double exigence d'unanimité au sein des états membres, l'unanimité au moment de la signature du traité, et l'unanimité au moment de sa ratification, qui peut éventuellement donner lieu à u référendum.

C'est [[url=#189-8]8[/url]] le cas par exemple de la France, où l'article 88-5 de la constitution, ajouté en 2005, pose le principe du référendum pour toute nouvelle adhésion d'un état membre. Cette exigence démocratique faisait visiblement grincer des dents rue du Faubourg Saint-Honoré, et il a été ajouté un deuxième alinéa, lors de la révision constitutionnelle de 2008, permettant la ratification d'un traité d'adhésion par les assemblées réunies à Versailles dans ce bon vieux congrès où prévaut la majorité des 3/5e.

On le voit, la nomination de Lellouche et la modification constitutionnelle ont largement ébréché une logique de refus jusqu'alors totale.

Il faut dire que la Turquie n'est pas avare d'efforts pour se faire accepter au sein de l'UE, et elle trouve des partisans de plus en plus nombreux au sein des états membres.

On peut comprendre que la situation géopolitique stratégique de ce pays et la sécurisation des approvisionnements de UE en énergie soient des arguments de poids. C'est en effet bassement pragmatique et mercantile, mais il n'en fallait pas plus pour convaincre le Portugal, la Suède, la Grande-Bretagne et le Luxembourg. En outre, la Turquie présente un autre avantage indéniable du point de vue britannique: celui d'enterrer durablement toute idée d'union politique à l'échelle européenne.

Même la Grèce, d'abord opposée à l'adhésion Turque en raison d'un contentieux récurrent sur la mer Egée, semble avoir radicalement changé de point de vue ces dernières années.

Seulement voilà, la Turquie occupe militairement, de façon récurrente et totalement illégale le territoire d'un état membre: Chypre. Et toutes les subventions, aides, et pressions diverses de l'Union sur les autorités chypriotes ne changeront pas une position naturellement hostile à l'idée de partager la maison commune avec l'envahisseur. Le président de la République de Chypre, Demetris Christofias, a bien évidemment prévu de saboter allègrement les négociations. Il déclarait ainsi à l'agence Reuters, en Février dernier, que la Turquie ne devait pas s'attendre à pouvoir intégrer l'union tant qu'elle maintiendrait sa présence militaire dans la partie nord de l'île.

Les négociations en vue de trouver une solution au conflit chypriote ont beau être en bonne voie, leur issue reste incertaine, et les progrès accomplis très fragiles.

Enfin, quand bien même ces quelques obstacles seraient levés, il resterait la ratification de l'éventuel traité d'adhésion, en tenant compte du fait que la majeure partie de l'opinion publique européenne est opposée à cette adhésion.

Heureusement pour les turcs, et pour Mr Lellouche, la voie référendaire n'est obligatoire dans aucun état-membre, même l'Irlande [[url=#189-9]9[/url]], dont la population est largement hostile à l'adhésion de la Turquie peut ratifier un éventuel traité d'adhésion par une simple loi.

Voilà comment Pierre Lellouche, ami des turcs, se retrouve une fois de plus confronté à son ennemi historique: l'opinion publique.

Avoir raison contre tout le monde est un métier usant et difficile, il a bien du mérite.



[[anchor=189-1]1[/anchor]] Personnellement, j'aurais bien vu Eric Besson ambassadeur au Vatican.
[[anchor=189-2]2[/anchor]] La position secondaire de cette information dans la presse ne saurait justifier le terme de "une", alors qu'une position intermédiaire situé entre la base et le faîte, convient beaucoup mieux.
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by seb - 2009-07-06 01:30
Le marketing politique est décidément une discipline qui ne connaît pas la crise, et doit, comme toute mécanique bien huilée, réserver son lot de rebondissements. Ainsi la franchise gouvernementale Fillon® a été dévoilée il y à dix jours dans sa toute nouvelle mouture, grillant de peu la politesse à Harry Potter.

Comme d'habitude certains héros disparaissent, pas forcément ceux qu'on aurait voulu voir [1] disparaître au demeurant, laissant la place à de nouveaux personnages tous plus inattendus les uns que les autres, venant pimenter l'intrigue.

Trêve de plaisanterie, la nomination de Pierre Lellouche au poste de Secrétaire d'Etat aux affaires Européennes à suscité quelques remous d'ordre communautaires.

À cette occasion, ce qui a fait la hune[2] des journaux [3] [4] [5] ce fut l'inquiétude quasi psychotique que la doctrine française de refus de l'adhésion Turque soit mise à mal par cette nomination.

Car Pierre Lellouche, 58 ans, ancien étudiant à Harvard, grand réformateur, opposé au PACS et à l'ISF, mais partisan de la guerre en Irak et de l'énergie nucléaire, est reconnu pour être systématiquement à contre-courant de l'opinion. Ainsi, alors que la population française est largement hostile à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne [6], Pierre Lellouche a naturellement jugé nécessaire d'y être favorable [7].

Mais avant de continuer sur les desiderata français, regardons de plus près comment se déroule un élargissement.

L'adhésion de nouveaux états membres ne se fait pas en remplissant un simple formulaire, c'est un processus lourd qui implique la rédaction d'un traité d'adhésion, négocié au sein du Conseil et soumis pour avis au parlement européen. Comme tout traité il doit ensuite être ratifié par chaque état membre.

Afin d'alléger cette procédure, il est courant de rédiger un seul et unique traité d'adhésion pour plusieurs états à la fois. Ainsi, historiquement, la Grèce est le seul état à être entré seul au sein de l'union, c'était en 1981.

Il y a donc une double exigence d'unanimité au sein des états membres, l'unanimité au moment de la signature du traité, et l'unanimité au moment de sa ratification, qui peut éventuellement donner lieu à u référendum.

C'est [8] le cas par exemple de la France, où l'article 88-5 de la constitution, ajouté en 2005, pose le principe du référendum pour toute nouvelle adhésion d'un état membre. Cette exigence démocratique faisait visiblement grincer des dents rue du Faubourg Saint-Honoré, et il a été ajouté un deuxième alinéa, lors de la révision constitutionnelle de 2008, permettant la ratification d'un traité d'adhésion par les assemblées réunies à Versailles dans ce bon vieux congrès où prévaut la majorité des 3/5e.

On le voit, la nomination de Lellouche et la modification constitutionnelle ont largement ébréché une logique de refus jusqu'alors totale.

Il faut dire que la Turquie n'est pas avare d'efforts pour se faire accepter au sein de l'UE, et elle trouve des partisans de plus en plus nombreux au sein des états membres.

On peut comprendre que la situation géopolitique stratégique de ce pays et la sécurisation des approvisionnements de UE en énergie soient des arguments de poids. C'est en effet bassement pragmatique et mercantile, mais il n'en fallait pas plus pour convaincre le Portugal, la Suède, la Grande-Bretagne et le Luxembourg. En outre, la Turquie présente un autre avantage indéniable du point de vue britannique: celui d'enterrer durablement toute idée d'union politique à l'échelle européenne.

Même la Grèce, d'abord opposée à l'adhésion Turque en raison d'un contentieux récurrent sur la mer Egée, semble avoir radicalement changé de point de vue ces dernières années.

Seulement voilà, la Turquie occupe militairement, de façon récurrente et totalement illégale le territoire d'un état membre: Chypre. Et toutes les subventions, aides, et pressions diverses de l'Union sur les autorités chypriotes ne changeront pas une position naturellement hostile à l'idée de partager la maison commune avec l'envahisseur. Le président de la République de Chypre, Demetris Christofias, a bien évidemment prévu de saboter allègrement les négociations. Il déclarait ainsi à l'agence Reuters, en Février dernier, que la Turquie ne devait pas s'attendre à pouvoir intégrer l'union tant qu'elle maintiendrait sa présence militaire dans la partie nord de l'île.

Les négociations en vue de trouver une solution au conflit chypriote ont beau être en bonne voie, leur issue reste incertaine, et les progrès accomplis très fragiles.

Enfin, quand bien même ces quelques obstacles seraient levés, il resterait la ratification de l'éventuel traité d'adhésion, en tenant compte du fait que la majeure partie de l'opinion publique européenne est opposée à cette adhésion.

Heureusement pour les turcs, et pour Mr Lellouche, la voie référendaire n'est obligatoire dans aucun état-membre, même l'Irlande [9], dont la population est largement hostile à l'adhésion de la Turquie peut ratifier un éventuel traité d'adhésion par une simple loi.

Voilà comment Pierre Lellouche, ami des turcs, se retrouve une fois de plus confronté à son ennemi historique: l'opinion publique.

Avoir raison contre tout le monde est un métier usant et difficile, il a bien du mérite.



[1] Personnellement, j'aurais bien vu Eric Besson ambassadeur au Vatican.
[2] La position secondaire de cette information dans la presse ne saurait justifier le terme de "une", alors qu'une position intermédiaire situé entre la base et le faîte, convient beaucoup mieux.
[3] Le Monde
[4] Les Echos
[5] Eco 89
[6] Sondage LCI
[7] Info-turc.org
[8] Il faut naturellement lire "c'était le cas", il s'agit là d'un effet comique par rupture de la cohérence du texte.
[9] Sondage Irish Times
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Il en va ainsi du dernier film de disney "il était une fois", que j'ai eu l'occasion de voir hier soir. Il faut dire que disney a bercé mon enfance, comme tant d'autres, et la piètre qualité des dernières productions tout comme leur échec commercial laissaient penser que la roue avait définitivement tournée, et que le public s'était tourné vers les dreamworks, ghibli et autre pixar pour un bon moment.
C'est avec un mélange de film et de dessin animé que disney essaye de renouer avec sa tradition de grand messe de fin d'année, et c'est une vraie réussite.
Le cocktail est bien dosé: le conte gentillet de la belle au bois dormant, avec une pincée de blanche-neige, le tout à la sauce mahattan. Il faut dés les départ y voir une comédie plus qu'une véritable conte, mais le fond reste à mon avis plus moraliste que la forme ne veux bien le laisser transparaître: passage de l'innocence à l'âge adulte, lutte entre le bien et le mal (sinon ça ne serait pas disney), et définition du sentiment amoureux inscrivent ce film en droite ligne avec la tradition des grands classiques du studio.
Pour les références, outre les histoires de princes charmants précités, on citera Mary Poppins, King Kong, et d'autres.
Je reste volontairement énigmatique sur le contenu, espérant que la simple vu de la bande-annonce vous donnera envie d'en voir plus...
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by seb - 2007-12-03 22:00
L'objet de cet espace d'expression n'est pas d'être un lieu de critique cinématographique, mais il arrive des fois qu'on ai envie de partager une jolie découverte.
Il en va ainsi du dernier film de disney "il était une fois", que j'ai eu l'occasion de voir hier soir. Il faut dire que disney a bercé mon enfance, comme tant d'autres, et la piètre qualité des dernières productions tout comme leur échec commercial laissaient penser que la roue avait définitivement tournée, et que le public s'était tourné vers les dreamworks, ghibli et autre pixar pour un bon moment.
C'est avec un mélange de film et de dessin animé que disney essaye de renouer avec sa tradition de grand messe de fin d'année, et c'est une vraie réussite.
Le cocktail est bien dosé: le conte gentillet de la belle au bois dormant, avec une pincée de blanche-neige, le tout à la sauce mahattan. Il faut dés les départ y voir une comédie plus qu'une véritable conte, mais le fond reste à mon avis plus moraliste que la forme ne veux bien le laisser transparaître: passage de l'innocence à l'âge adulte, lutte entre le bien et le mal (sinon ça ne serait pas disney), et définition du sentiment amoureux inscrivent ce film en droite ligne avec la tradition des grands classiques du studio.
Pour les références, outre les histoires de princes charmants précités, on citera Mary Poppins, King Kong, et d'autres.
Je reste volontairement énigmatique sur le contenu, espérant que la simple vu de la bande-annonce vous donnera envie d'en voir plus...