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by seb - 2010-07-10 17:59
Aujourd'hui réveillés à midi, relapse. Il pleut, l'électricité est coupé. On émerge lentement, on ne se sent motivé que pour rien faire.

On monte au resto de l'hôtel et on y squatte longuement. Du thé, encore et toujours, dans cette mer de nuage de laquelle nous émergeons difficilement. On est dans un Miyazaki, c'est indubitable. En haut de notre château dans le ciel, et définitivement sur un petit nuage.

On ne fait rien, donc. Ou presque.

Pendant que Romain et Quentin se partagent entre la bataille navale et la lecture de 1984 de Georges Orwell (devenu pour un temps une passion commune), je consacre cette journée à me replonger dans mes premiers jours en Inde, en images et à travers les récits que j'en ai fait.

Je mets à jour le blog, vu que j'ai un peu de temps. C'est d'ailleurs l'occasion pour nous tous de faire un premier point et de jeter les bases de la fin du séjour, on envisage le Rajasthan et/ou le Cachemire. Au milieu des effluves de thé, de tabac, de riz grillé et de marijuana, on se remémore notre arrivée, le premier contact avec la population, la beauté de ce que nous avons vu, mais aussi cette impression lancinante d'être un trio de pompes à fric.

C'est à cause de cette impression récurrente de se faire entuber que nous avons créé ce personnage tout autant fascinant qu'imaginaire, Super-Pigeon.


Super-Pigeon n'est pas un touriste. C'est LE touriste. Il ne se contente pas de mal marchander, il paye plus cher que le prix de départ.

Il n'a aucun sens des affaires, il est naïf. Trop naïf.


Dés qu'il entends "vewy tchiip, my flend", "goude prïce for you because you're like my blother nahow" ou encore "coude kwality", il transpire, convulse, ouvre son portefeuille et jette frénétiquement les billets autour de lui. Si le commerçant à le tort de lui présenter moins cher, il s'offusque.

Fut un temps, un ami commercial et accessoirement collègue de travail avait pour mantra "si il n'y avait pas de cons on ne ferrait pas de commerce".

J'en ai vu des cons, et beaucoup, mais Super-Pigeon, c'est une synthèse.

Bref tout ça pour dire qu'on relativise, voir même on positivise. Une entube indienne ça ne coûte jamais plus que le prix normal français.

On a peut-être été durs avec des gens qui nous abordaient, sans forcément vouloir nous vendre un truc. La fatigue et la chaleur aidant, on a mis tout le monde dans le même panier, oubliant qu'on commençait par les 3 sites touristiques les plus hard de l'Inde.

Pour la suite nous devrons repasser par ce bled maudit, New Ja-paille-pourrie. Et filer on ne sait où, pour une étape, sans doute un petit village paumé histoire de rattraper notre retard dans notre insertion sociale.

On fume, je relis mes comptes-rendus, Romain est plongé dans 1984, Quentin dans Lonely Planet.

On va peut-être sortir, la nuit va tomber.

L'objectif: un restau bien coté découvert par Quentin. Le trajet est magique, les environs se découvrent laissant envisager à perte de vues les vallées, les villages, quelques pics déjà, avec un dénivelé de fou, on est dans l'Himalaya.


Arrivés au restau, c'est grand banquet ce soir. On bois, on mange, on est déraisonnable, mais c'est vraiment bon d'être là.