Pour voir un maximum d'animaux, il faut partir à l'aube, avant que la chaleur ne les fassent partir sur les bords du fleuve, où à l'abri dans la forêt.
Nous irons nous promener sur les pistes de l'autre côté du Nil, et il n'y a qu'une barge par heure pour transporter les véhicules, nous devons y être à 6:45.
Seulement voilà avant même le café une évidence s'impose à nous: la roue avant gauche de notre véhicule est crevé, nous n'avons pas de cric, et juste quelques mauvaises clés.
Après avoir récupéré un peu de matériel auprès de nos amis, Anthony nous gratifie de ces petits moments de grande compétence dont il a le secret, et en deux temps trois mouvements la roue est changée.
Trop tard malheureusement pour que nous puissions prendre le bateau en même temps que Jean-Baptiste et Hélène, et ce n'est que vers 8:00 que nous attaquons le safari, après avoir embarqué un ranger du parc en copilote.
Je conduis une bonne moitié de la matinée, les pistes sont assez compliquées à appréhender en raison de la pluie d'hier soir.
Le Toyota a un grand toit ouvrant et mes compères peuvent profiter tous en même temps d'une vue panoramique sur la savane, où nous croisons, entre autres espèces, des girafes, pour la première fois.
Nous partons ensuite à la chasse au lion, tous ceux que nous avons croisé l'ont rencontré à quelques kilomètres de là. Nous revoyons d'ailleurs Jean-Baptiste et Hélène qui en reviennent.
Nous le cherchons une bonne demi-heure, mais même après un peu de hors-piste, nous abandonnons. Selon le ranger il est probablement déjà parti s'abriter sous un arbre. Nous ne sommes pas vraiment déçus, au moins nous le verrons une prochaine fois. Nous en avons déjà tellement plein les yeux qu'il ne nous en faut pas vraiment plus.
La chaleur arrive, les animaux se font rares, nous allons nous rafraichir dans un lodge luxueux en attendant la barge de 14:00.
Nous sommes déjà un peu à la ramasse, notre heure de sortie du parc était 11:00, et passé ce délai, Anthony et moi-même devront payer une journée supplémentaire à 30 USD par personne. Nous comptons suivre les conseils d'un employé du parc, et justifier notre retard par la pluie et les pistes détrempées.
Arrivés à notre camp nous déjeunons et Daphnée reçoit un appel de nos amis, qui sont tombés en panne au milieu de la piste, avant la porte du parc.
Nous partons vite les rejoindre, et rapidement nous tombons sur leur petit 4x4, immobilisé en pleine chaleur depuis près de 2h maintenant.
Nous tenons compagnie à Jean-Baptiste, alors qu'Hélène est partie pour la ville de Masindi, à plus d'une heure de route, chercher une dépanneuse.
Après une petite heure, ce n'est pas une dépanneuse qui arrive mais un mauvais camion coréen a propulsion, qui promet un trajet des plus comiques. D'autant que nos dépanneurs utilisent une chaine raboutée à de la ficelle en guise de barre de remorquage.
En effet le trajet est long, quand la ficelle ne casse pas, c'est le camion qui patine, et l'orage qui se lève alors que la nuit tombe n'arrange vraiment pas les choses.
Le pauvre employé du parc que nous avons pris en stop voit quelques voitures nous doubler, et regrette sans doute de n'avoir pas attendu 10 minutes de plus sur le bas-côté.
Arrivés à la porte du parc vers 19:00, nous négocions âprement avec le garde pour ne pas payer la journée supplémentaire. L'idéal aurait été de l'acheter mais nous sommes tombés sur un incorruptible qui ne veux pas en démordre. Nous jouons à fond la carte de la mauvaise foi, il s'énerve, et finit par nous chasser, considérant que nous avons à notre crédit d'avoir pris son collègue en stop, et qu'il en a marre de voire nos tronches.
Nous arrivons tard à Masindi. Les dépanneurs n'arrivent pas à faire redémarrer le 4x4 après de nombreuses tentatives. Daphnée et Damien étant interdits de trajets de nuit par la sécurité d'Orange, nous allons dormir dans un lodge malheureusement situé à côté d'un bar très bruyant.
C'est à peu près à ce moment là qu'on m'a gentiment informé que j'avais oublié mon portefeuille contenant donc ma carte bleue et mon passeport au Red Chili...
Heureusement il s'agit d'une franchise, et la manager, une anglaise, m'a promis de me le faire envoyer au Red Chili Kampala. Les gens sont vraiment honnête, en général.